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Acheter sa résidence principale en SCI : les aspects juridiques et fiscaux à connaître


Utiliser une SCI pour sa résidence principale Comme près de 80 % des Français, vous nourrissez peut-être le projet d'un achat immobilier pour devenir propriétaire de votre titre de résidence principale. Si l'achat en nom propre reste la voie la plus courante dans le secteur de l'immobilier, il existe une alternative souvent méconnue mais intéressante : l'acquisition par le biais d'une entreprise SCI. Ce montage juridique est fréquemment utilisé dans le cadre d'un investissement locatif ou d'un pilotage de biens fonciers. Néanmoins, il peut aussi s'appliquer à l'achat d'un bien acquis destiné à l'habitation principale. 

Qu'est-ce qu'une SCI et pourquoi l'utiliser pour sa résidence principale ?

La Société Civile Immobilière séduit par ses atouts fiscaux et sa souplesse dans le suivi immobilier. Mais est-elle adaptée si la résidence principale est détenue via des parts sociales ? 

Une solution pour gérer et transmettre son bien immobilier

C’est une structure juridique fondée par au moins deux personnes dans le but d'acquérir, de gérer ou de transférer la propriété d'un bien immobilier. Appréciée des investisseurs et des familles, elle permet de mieux organiser la détention et la répartition des parts sociales du patrimoine. Une SCI peut ainsi être constituée avant ou après l'achat d’un immobilier, y compris pour une maison principale. Les associés peuvent l'occuper gratuitement ou via un bail. Selon votre situation familiale et patrimoniale, elle peut offrir des avantages en matière d’administration, de fiscalité et de transmission par rapport à un achat en nom propre.

Avantages de la SCI pour l'achat d'une résidence principale

Elle offre une solution souple pour gérer la propriété d'une résidence principale. Voici les principaux avantages qu’elle peut apporter dans ce cadre spécifique.

Protection du patrimoine en cas de divorce ou de décès

Contrairement aux contraintes du régime de la communauté légale, la SCI offre plus de flexibilité, notamment en cas de PACS ou d'union libre pour les couples non mariés. Un couple marié peut ainsi détenir des parts sociales de manière inégale, par exemple 60 % pour l’un et 40 % pour l’autre. En cas de séparation ou de divorce, cette forme juridique facilite le partage des biens, car la résidence appartient à la société et non directement aux conjoints. Elle renforce également la protection du partenaire survivant en cas de décès. Celui-ci peut récupérer tout ou partie de la pleine propriété. La SCI est ainsi une solution pratique pour anticiper les aléas de la vie.

Facilitation de la transmission du bien immobilier

La SCI familiale est un outil efficace pour transmettre votre résidence principale à vos enfants dans un cadre fiscal avantageux. Elle permet d’éviter les blocages liés à l’indivision, souvent source de tensions, en simplifiant le suivi du bien via des statuts clairs. Grâce à elle, vous pouvez anticiper la succession par des donations régulières de parts sociales. Chaque enfant bénéficie alors d’un abattement fiscal de 100 000 € tous les 15 ans. Il est également possible de transmettre les parts en nue-propriété tout en conservant l’usufruit, réduisant ainsi la base taxable. Cette forme juridique offre donc souplesse, contrôle et optimisation fiscale dans un cadre familial sécurisé.

L'exonération d’impôts sur la plus-value lors de la vente du bien

Acquérir sa résidence principale via une SCI peut offrir des avantages fiscaux intéressants. Si le bien est mis gratuitement à la disposition des associés, cette forme juridique peut générer un déficit foncier, déductible du revenu global des associés. De plus, en cas de revente, la plus-value est exonérée d’impôt, à condition que la SCI soit soumise à l’IR. Cette exonération s’applique au prorata de la participation de chaque associé. En revanche, les SCI à l’impôt sur les sociétés ne bénéficient d’aucun abattement, et la mise en location du bien à titre onéreux exclut toute exonération. 

Inconvénients et risques liés à l'achat d'une résidence principale en SCI

Bien qu’intéressante, cette option comporte plusieurs inconvénients juridiques, fiscaux et administratifs qu’il est essentiel d’anticiper avant de se lancer.

Formalités et coûts de création et de pilotage d'une SCI

Créer une SCI familiale entraîne des frais non négligeables. Il faut prévoir environ 1 % de la valeur du bien acquis pour l’enregistrement de l’apport. À cela s’ajoutent en moyenne 1 500 € pour la rédaction des statuts, les démarches administratives et les frais de constitution. Une fois la SCI créée, son bon fonctionnement implique la nomination d’un gérant, la tenue d’une comptabilité rigoureuse et l’organisation d’une assemblée générale annuelle

Risques fiscaux et de requalification

L’utilisation du déficit foncier via une SCI peut être requalifiée en abus de droit par l'administration fiscale. C’est notamment le cas si des travaux sont effectués sur une résidence avant la création de sci. Par ailleurs, les associés d'une SCI familiale perdent l'abattement de 30 % sur la résidence principale pour l'IFI, contrairement aux propriétaires en nom propre. Les parts sociales de la SCI sont incluses dans l'IFI dès que le patrimoine immobilier dépasse 1,3 million d'euros. Une décote de 10 à 20 % peut être appliquée si les parts sont difficiles à liquider, mais cette justification reste complexe.

Difficultés d'accès à certaines aides financières

Vous envisagez d’utiliser un Prêt à Taux Zéro (PTZ) ou votre Plan Épargne Logement (PEL) pour financer votre projet d’acquisition de bien immobilier ? Sachez que malheureusement, opter pour une SCI exclut l’accès à ces aides. En effet, ces dispositifs sont réservés aux propriétaires en nom propre. Si vous choisissez la détention via une SCI, vous ne pourrez donc pas bénéficier de ces avantages. Il est essentiel de bien prendre en compte cette contrainte lors de la définition de votre budget pour l’acquisition de votre résidence principale en SCI.

Complexité administrative

Acquérir une résidence principale en SCI implique de suivre des démarches administratives complexes, notamment la création et l'immatriculation de la société. Vous devrez rédiger les statuts avec l’aide d’un professionnel pour définir les règles de gestion. D’ailleurs, une fois la Société Civile Immobilière constituée, il est faut respecter des obligations comptables. Il faudra également organiser une assemblée générale annuelle tout au long de la vie de la société. Ces formalités doivent être prises en compte dans votre projet.

Comment acheter ou transférer sa résidence principale via une SCI ?

Utiliser une SCI pour acquérir ou céder la propriété de sa résidence principale peut offrir souplesse et avantages patrimoniaux. Voici comment procéder selon votre situation, et les pièges à éviter.

Anticiper : créer sa SCI avant d’acheter

Vous envisagez d'acheter votre résidence principale ? Il est possible, et souvent judicieux, de créer votre SCI avant même d’avoir trouvé le bien idéal. Ainsi, la structure sera prête à agir dès que l’occasion se présentera. La constitution d’une SCI se déroule en quatre étapes clés : 
  • Rédaction des statuts
  • Dépôt du capital social 
  • Publication d’une annonce légale 
  • Déclaration via le Guichet unique (qui remplace désormais le greffe du tribunal de commerce)

Apporter sa résidence principale à une SCI : c’est possible

Pour les propriétaires, il est encore temps d’apporter leur bien immobilier à une SCI à constituer. Les formalités restent les mêmes : statuts, dépôt de capital, annonce légale et déclaration via le Guichet unique. Le transfert de propriété prend alors la forme d’un apport en nature. En échange, chaque associé reçoit des parts sociales correspondant à la valeur de son apport. Toutefois, si vous n’avez pas recours à un commissaire aux apports, vous êtes solidairement responsables de cette évaluation pendant cinq ans. Une estimation rigoureuse, idéalement confiée à un professionnel, est donc fortement recommandée.

Céder sa résidence principale à une SCI

Vous pouvez vendre le bien à une SCI que vous créez : c’est ce qu’on appelle une « vente à soi-même ». Ce montage vous permet d’obtenir des liquidités tout en conservant le bien dans votre patrimoine immobilier via la société. Contrairement à un apport, cette cession implique un financement réel souvent via un emprunt contracté par la SCI. Mais prudence, cette opération ne doit pas avoir pour seul but de réduire la fiscalité. Sinon, vous risquez une requalification pour abus de droit. Un conseil juridique est ainsi vivement recommandé pour sécuriser ce montage complexe.

Fiscalité de la résidence principale détenue en SCI : un point crucial

Détenir sa résidence principale via une SCI est légalement possible, à condition d’en respecter les modalités. Si cette configuration permet une occupation gratuite du bien immobilier (avec l’accord de tous les associés), elle soulève toutefois d’importants enjeux fiscaux. Le régime d’imposition choisi (IR ou IS), la revente, l’IFI ou encore la transmission doivent être soigneusement anticipés.

Imposition de la SCI (impôt sur le revenu ou impôt sur les sociétés)

Le premier choix crucial concerne le régime fiscal : impôt sur le revenu (IR) ou impôt sur les sociétés (IS). En SCI transparente (à l’IR), les loyers ne sont pas versés mais les charges ne sont pas non plus déductibles. L’occupation à titre gratuit est fiscalement neutre, mais n’offre aucun avantage en matière de déductions. À l’inverse, la SCI à l’IS permet la déduction d’amortissements et de charges. Cependant, en cas d’occupation gratuite, elle doit intégrer un loyer fictif dans ses résultats, faute de quoi elle s’expose à une requalification en acte anormal de gestion, avec réintégration fiscale et taxation sur les dividendes occultes.

Plus-value à la revente : exonération et conditions

Une SCI à l’IR peut bénéficier de l’exonération sur les bénéfices en cas de vente de la résidence principale, à condition que l’occupation ait été gratuite et effective. Si un loyer a été versé, même symbolique, ou si la SCI est à l’IS, cette exonération disparaît. Dans ce cas, la plus-value est calculée selon des règles plus rigides : amortissements à réintégrer et imposition selon le régime professionnel.

Impôt sur la fortune immobilière (IFI) : abattement et implications

L’occupation gratuite via une SCI entraîne également la perte de l’abattement de 30 % sur la valeur de la résidence principale au titre de l’IFI. Les parts sociales de la sci entrent entièrement dans l’assiette taxable, sans possibilité de réduction liée à la jouissance du bien. Cela peut faire grimper l’assiette imposable de manière significative. En revanche, la SCI reste un excellent outil pour anticiper une transmission.

Transmission du bien en cas de succession ou de donation

La donation de parts sociales bénéficie d’abattements fiscaux (100 000 € tous les 15 ans par parent et par enfant) et permet une organisation souple du patrimoine immobilier. Néanmoins, la mise à disposition gratuite peut remettre en cause le droit au logement du conjoint survivant. Elle peut également réduire certains avantages successoraux, comme l’abattement de 20 % sur les droits de succession pour la résidence principale.

SCI ou indivision : quel choix pour ma résidence principale ? 

Lorsque plusieurs personnes acquièrent ensemble un bien immobilier, deux options s’offrent à elles : l’indivision ou la SCI. Simple et automatique, l'indivision s'applique par défaut en l’absence de structure spécifique. À l’inverse, la SCI demande des démarches administratives, mais offre un cadre plus souple et protecteur pour la gérance du bien à plusieurs. Le choix de la formule adéquate dépend ainsi de votre situation.

L’indivision : pour une résidence principale ou un projet à court terme

Pour tout investissement immobilier en couple, l’indivision offre une solution souple et économique. Contrairement à la SCI, elle évite les frais de création et les formalités administratives inutiles dans ce contexte. L’indivision convient aussi aux projets à court terme, notamment si la revente du bien est envisagée dans les 4 à 5 ans. Enfin, si la succession est claire (avec un seul héritier, par exemple), ce régime suffit largement, sans qu’il soit nécessaire de recourir à une structure plus complexe.

SCI : pour investir à plusieurs ou préparer une succession

Pour un projet immobilier à long terme (investissement locatif ou achat à plusieurs), la SCI est une structure souple et sécurisante. Elle définit clairement les règles de gestion et prévient les conflits entre associés. Comme on l’a évoqué plus tôt, la SCI facilite aussi la transmission. Les parts sociales se transmettent selon les statuts, et non selon les règles successorales classiques. Cela évite les imprévus pour les héritiers. Enfin, il ne faut pas négliger les avantages fiscaux comme les abattements sur les donations et les frais de succession réduits.
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